Conseiller d’affaires

La transition vers un nouveau contexte opérationnel mondial


Danielle Goldfarb
directrice associée
Centre du commerce et des investissements internationaux du Conference Board du Canada

Les conditions d’exploitation à l’échelle mondiale ont énormément changé pour les entreprises canadiennes. Ces dernières s’y adaptent de diverses façons, mais lentement. Les récentes recherches du Centre du commerce et des investissements internationaux du Conference Board du Canada attirent l’attention sur cinq tendances clés que les entreprises canadiennes doivent maîtriser pour soutenir la concurrence mondiale:

1. Chaînes de valeur mondiales

La baisse des coûts des communications et la capacité de numériser la production ont rendu la coordination à l’échelle mondiale plus aisée et attrayante. Des faits de plus en plus nombreux démontrent que les entreprises se tournent vers l’étranger et augmentent rapidement leur usage d’intrants et de services du monde entier. Elles comprennent quelles tâches elles peuvent faire exécuter avec le plus d’efficience et à quel endroit, et tentent de déterminer où, dans la chaîne mondiale, elles sont à même de créer la plus grande valeur.

2. Commerce des services

Traditionnellement, les consommateurs n’achetaient leurs services que localement. La recherche indique toutefois que la distance compte moins qu’auparavant pour vendre des services, et les entreprises peuvent ouvrir un bureau local pour exercer des activités sur les marchés étrangers. Les services entrent aussi dans une grande partie des exportations manufacturées canadiennes. Le commerce des services ne tient pas un rôle marginal, au contraire : bien calculés, ils représentent 40 % du commerce au Canada et la moitié du commerce mondial.

3. Investissements étrangers directs

Une tendance connexe montre l’augmentation rapide d’investissements massifs à l’étranger, stimulés par la participation clé des économies en développement. Ces investissements permettent aux entreprises canadiennes d’avoir accès, à l’étranger, à la main-d’œuvre, aux grappes de fournisseurs, aux marchés et aux technologies, ainsi que de vendre des compétences ou des produits difficiles à exporter du Canada.

4. Commerce numérique

Les hypothèses économiques classiques sont remises en question par la capacité de numériser l’information. Par exemple, l’impression en 3D permet la production sur mesure à proximité de la clientèle, à un coût semblable à celui de la production en série. (Pour en savoir davantage à propos de cette tendance, se reporter à nos recherches sur le sujet.)

5. Marchés en expansion outre la zone BRIC

Depuis les dix dernières années, le commerce du Canada avec les États-Unis est stagnant, et la croissance de nombreux pays développés est lente en comparaison du rythme de croissance rapide des économies en développement. Les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) représentent le plus important potentiel commercial pour le Canada. Nos recherches donnent toutefois à penser qu’il existe des occasions inexploitées au-delà de ces pays, comme en Asie du Sud-Est, dans certains marchés de l’Amérique latine dont la croissance est rapide, ainsi qu’en Europe de l’Est.

Les entreprises canadiennes commencent à s’adapter à ces cinq tendances. Nous estimons que les entreprises sont beaucoup plus engagées que par le passé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les entreprises ont diversifié leurs exportations et importations, surtout sur les marchés à forte croissance. Par ailleurs, elles ont recours à une variété de stratégies pour soutenir la concurrence, soit l’exportation à la fois de biens et de services, l’usage d’intrants importés ainsi que l’investissement à l’étranger pour accéder aux talents, aux intrants et aux marchés.

Cependant, les entreprises canadiennes ont encore beaucoup de chemin à faire. Depuis une décennie, la performance commerciale du Canada est faible par rapport à celle d’autres pays. Selon la Banque du Canada, cela n’est pas essentiellement attribuable à un dollar fort, mais à une surexposition aux États-Unis et à une sous-exposition aux marchés émergents dont la croissance est plus rapide. La part de notre commerce avec les pays émergents en expansion accélérée est éclipsée par la part de nos échanges avec les pays développés à croissance lente.

La bonne nouvelle, c’est que ces tendances font ressortir diverses stratégies de concurrence efficace dont peuvent user les entreprises. Ces dernières doivent, par exemple, déterminer de quels segments des chaînes de valeur mondiales elles pourraient être chefs de file, et pour lesquels elles auraient intérêt à importer des talents, des technologies, des intrants et des services supérieurs, ou à y investir auprès d’autres entreprises. Il leur faut envisager la panoplie de moyens de prendre de l’expansion à l’échelle mondiale, dont l’investissement à l’étranger, la vente de biens et de services connexes ainsi que l’importation d’intrants. De plus, on conseille aux entreprises d’explorer les occasions les plus prometteuses sur les marchés à fort potentiel de croissance, dont bien sûr le Brésil, l’Inde, la Chine et la Russie, mais également au-delà de ceux-ci.



Danielle Goldfarb est directrice associée au Centre du commerce et des investissements internationaux du Conference Board du Canada. Le Centre, qui propose des analyses fondées sur des faits et qui organise diverses activités, a pour but d’aider les dirigeants canadiens à mieux comprendre l’incidence que pourrait avoir la dynamique économique mondiale mouvante sur les politiques publiques et les stratégies des entreprises. Le Centre travaille actuellement à faire concorder les atouts canadiens et les occasions commerciales des marchés à fort potentiel de croissance. Pour joindre le Centre, communiquez avec Mme Goldfarb à Goldfarb@conferenceboard.ca.

   

DanielleGoldfarb

     
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